• [littérature] Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?

     


    Introduction à ma partie "Mes lectures du moment"

     

    Depuis plusieurs années, j'écris sur quasiment toutes mes lectures. C'est une démarche que j'ai eu envie de faire, à la fois pour travailler mon écriture régulièrement, et parce que cela me sert de mémo, un mémo que je peux reparcourir régulièrement. Jusque-là, ces compte rendus, je ne les faisais que pour moi-même sur mon tumblr : http://lecoindejodie.tumblr.com/tagged/mes-lectures-du-moment

     

    Mais ce mois ci, j'ai décidé d'ouvrir un blog, donc je change de plateforme. Je vais donc écrire pour les autres. Du moins s'il y en a que cela intéresse. Je ne pense pas que cela modifiera beaucoup la nature de mes écrits, mais peut-être qu'il y aura parfois quelques personnes pour réagir. On verra.

    Ce ne seront pas toujours des avis très développés, puisque les livres que je lis ne m'inspirent pas toujours à ce point. Mais j'écrirai toujours au moins quelques mots.

     

    C'est parti pour mon premier!

     

     

     

     

     

    Mes lectures du moment : # 1

     

    Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? de Pierre Bayard (2007)

     

    Résumé : Il s’agit d’un essai dans lequel Pierre Bayard, professeur de littérature, énumère tout d’abord différentes situations qui pourraient être ambarrassantes en tant que non-lecteur puis il explique comment on peut s’en sortir. Enfin, il démontre qu’il peut être très passionnant de parler à propos d’un livre que l’on n’a pas lu, surtout si la personne à qui l’on parle ne l’a pas lu non plus.

    Pour étayer sa démonstration, il se base sur des exemples littéraires pour lesquels il indique s’il les as parcourus, oubliés ou encore s’il ne les connaît pas.

     

    Mon avis : Ce titre paradoxal rend curieux, il est là pour nous titiller, forcément. Et si l’auteur fait preuve de beaucoup de décomplexité par rapport à ça, son fonds reste sérieux.

    J’ai trouvé cette lecture pertinente, ce livre vise en premier lieu à nous délivrer du sentiment de honte par rapport à la non-lecture. Dans notre société, on a souvent des difficultés à admettre qu’on n’a pas lu un livre, en particulier si c’est un classique que tout le monde est censé connaître.

    L’auteur explique que la non-lecture est un concept qui nous touche tous, grands lecteurs ou non, puisqu’en choisissant de lire un livre en particulier, il y en a des milliers d’autres que l’on ne lit pas. Par ailleurs, au fil du temps, ou oublie toujours peu à peu les livres que l’on a lus, c’est un processus ineluctable. Dans quelle catégorie classe-t-on ces livres là ? Ne s’apparentent-ils pas à de la non-lecture au final ? Il y a également les livres qu’on a l’impression d’avoir lus, car on en a entendu parler ou vu des adaptations.

     

    Bref, je ne suis pas là pour reprendre tout le fil de sa pensée, mais j’y ai trouvé des aspects intéressants. J’ai aussi aimé sa démarche qui consiste à indiquer, à chaque fois qu’il fait une référence, qu’il ne la connaît que partiellement (voire pas ou plus). Ce qui a priori est le cas pour tous les professeurs. Il n’est pas possible de tout avoir lu surtout lorsqu’il s’agit d’oeuvres denses comme Ulysse de Joyce ou A la recherche du temps perdu de Proust qu’il cite en exemple.

     

    Pour parler de moi, je me suis beaucoup reconnue dans le cas de Montaigne, qui prenait des notes régulièrement sur ce qu’il lisait et même sur ce qu’il écrivait, car il craignait d’oublier.

    Et puisque je m’intéresse à l’objet du livre, à la meilleure façon d’en parler et d’échanger à son propos, tout en ayant conscience que la production littéraire est gigantesque et que ma mémoire est bien souvent défaillante, un livre sur ce sujet ne pouvait que susciter ma curiosité et me plaire. Ce que nous dit Bayard, c’est qu’être cultivé ne veut pas forcément dire avoir lu un livre mais savoir le situer par rapport aux autres. Il dit bien évidemment encore beaucoup d'autres choses, mais c'est sur ce point que je m'arrête, en laissant la surprise de découvrir le reste à ceux que cela intéresse.


  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Février 2018 à 21:00

    Ce livre me branche.
    Ca me titille la curiosité, un truc de fou, j'adore le concept de la question.
    Parce que moi j'ai expérimenté le "comment parler de truc qu'on n'a pas vu à la télé", n'ayant eu une télé à la maison que lors de mes 12~13 ans et j'avais pas le droit de la regarder. Enfin si, mais pas allumée quoi.
    Du coup j'ai envie de lire ce livre.
    Et ptet d'en parler.
    Mais en l'ayant lu.

    (^_^)

      • Lundi 19 Février 2018 à 22:51

        Je suis contente si j'ai pu attiser ta curiosité. Je pense que c'est une lecture enrichissante et surtout qui nous concerne et nous touche tous!

    2
    Mardi 20 Février 2018 à 14:30

    haha la question primordiale c'est donne-t-il des astuces pour faire ce que dit le titre ?

    Parce que bon ce serait pratique ^^

    J'ai toujours été honnête en disant que je n'avais pas lu un livre, mais j'arrivais parfois à commenter avec les connaissances que j'en avais, mais je perdais du coup en crédibilité vu que je disais que je ne l'avais pas lu ^^ j'aurai peut etre du tomber sur ce livre il y a bien longtemps ! x)

     

     

      • Mardi 20 Février 2018 à 21:41

        Il donne une réponse à la fin du livre en se basant sur les rapports d'Oscar Wilde à la critique, ce qui conclue parfaitement son essai qui s'ouvre sur une citation de Wilde.

        Il donne également quelques autres cas plus ou moins réalisables dans la vie. Il dit par exemple que si on parle à un écrivain de son livre, il faut éviter de lui parler de son contenu, car on l'a rarement compris comme lui l'avait pensé. Il faut surtout lui dire qu'on a aimé son livre, et pour cela, il n'est évidemment pas besoin de l'avoir lu. Même s'il faut être sacrément gonflé lol

        Je pense que parler du livre en fonction des connaissances qu'on en a ou de ce qu'on en a entendu dire peut tout à fait marcher. Tout en ne disant pas qu'on ne l'a pas lu haha!

         

         

    3
    Ilumys
    Mardi 18 Mai 2021 à 13:57
    Ilumys

    Après avoir lu ton message sur Twitter, je suis allée voir ce que les gens pensaient de ce texte, et beaucoup semblaient choqués de voir quelqu'un défendre le fait de ne pas avoir tout lu. Pourtant, il est impossible de tout lire ou de se souvenir de tout. Et maintenant que je lis ton article et les quelques exemples cités, je suis d'autant plus curieuse. Ca pourra m'être utile en attendant de finir Proust ^^.

      • Mardi 18 Mai 2021 à 18:16

        Je trouve ça étrange aussi que des personnes puissent être choquées de cela, comme tu le dis bien, il est impossible de tout lire, la littérature classique notamment est si vaste et dense et souvent dure à lire. On pourrait passer une vie à lire Proust et Balzac confondus... Je suis persuadée que la plupart des professeurs de français sont dans le même cas que Pierre Bayard, ils citent régulièrement des œuvres qu'ils n'ont pas lues ou oubliées. Et à partir du moment où on accepte ce postulat, je trouve la démarche de cet essai tout à fait pertinente. La question est comment s’accommoder au mieux de cette situation qui est un fait difficile à contredire et comment s'en déculpabiliser ?
        Si tu le lis, j'espère qu'il t'intéressera aussi.

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